J’écris sur un sujet qui me tient à cœur tout simplement car je le trouve subtil et complexe à la fois.
En ce qui me concerne j’ai commencé à ouvrir ma conscience suite à un burn-out donc une expérience de souffrance comme la plupart des personnes.
Après les premières actions, recevoir ou acheter ses premiers livres sur le développement personnel, rencontrer des thérapeutes, débuter une thérapie, discuter soudainement avec des personnes de son entourage évoquant l’intelligence du monde, l’univers, la loi de l’attraction ou encore l’aspect vibrationnel, un fort appétit pour tout ce qui est « autre » naît.
Tout d’un coup, la vie quotidienne métro-boulot-dodo n’est plus suffisante. Il y a une soif soudaine pour comprendre ce qui se cache derrière le voile. Je suis rentré puissamment dans cette voie au cours de l’année 2016. Je dévorais de nouveaux concepts ésotériques pas à pas et je devais bien admettre que la psychologue qui me suivait à hauteur d’une séance par semaine m’apportait sur le plan personnel.
Après m’être débarrassée de ma vie nantaise, j’ai connu une très forte accélération de mes ouvertures de conscience sur le sol canadien.
Comment déployer sa conscience ? Être ouvert. À cette période de ma vie je disposais de très peu de connaissances mentales sur les aspects spirituels et ésotériques ainsi mon mental ne pouvait pas interférer avec mes expériences de vie canadiennes. En vérité, je n’avais pas de barrières mentales préconçues suffisamment limitantes. C’est une grande force au fond ne pas être trop saturé sur le plan de la connaissance car elle freine très souvent l’expérience. Selon moi, doit être privilégié l’expérience de vie car cette dernière n’a que faire de la compréhension mentale du moins dans un premier temps mais j’y reviendrai.
Ensuite lorsque nous sommes dans cet état d’ouverture, que nous avons faim, la vie nous guide aisément vers les personnes, les situations à notre juste mesure afin de nous éveiller, d’ouvrir notre conscience. Ce qu’il faut accepter est simplement de marcher – aucun intérêt de rester sur son canapé, il vaut mieux accepter les invitations extérieures quand bien même nous ne connaissons pas tous les intervenants !
C’est cela qui est sympathique avec la vie c’est cette danse, cette co-habitation, cette co-création. En soi ce dont tu as besoin tu ne peux absolument pas le savoir cela fonctionne pour autant car ce qui compte est de marcher avec un beau degré d’ouverture afin de traverser sans retenue les expériences justes pour soi. Avec cette fraicheur, tu accèdes de manière permanente en plein cœur de cible à la nourriture dont tu as besoin.
Là aussi, comme le chemin est spécifique à chacun, aucune information extérieure à ta propre boussole intérieure ne peut t’aider. C’est pour cela que toute croyance dite spirituelle ou ésotérique est très limitée car elle fige ce qui est. Simplement bien percevoir que ce qui est bon pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre et nous avons tous des expériences différentes à vivre.
Suite à mon éveil spirituel j’ai vécu plusieurs mois en suivant uniquement ce que je percevais de juste comme action à mener en l’instant sans aucune altération mentale. Plus aucun « blabla » dans la tête allié à une disponibilité directe à ce que je vis et une capacité à accepter de me déplacer à tel ou tel endroit sans savoir pourquoi.
Si je me réfère aux chakras j’avais bien ouvert des centres d’énergie qui sont mon troisième œil et mon chrakra coronal. La résultante est la perception pas uniquement de mon plan humain mais également d’autres plans. Je captais donc avec facilité la présence d’un ange, d’un être de la nature, d’un non-terrien ou que sais-je d’autre de non-humain.
Ce qui est insidieux pour un occidental comme moi est que nous déployons très souvent notre conscience en « ouvrant le haut », les centres d’énergie que je cite précédemment. En vécu, cela donne ce constat : aucune difficulté à naviguer dans sa vie car le GPS est bien ouvert et connecte juste en haut donc en termes de matérialité aucun soucis. Ce qui flanche c’est le fait de se retirer peu à peu de l’humanité et de se satelliser autour de la spiritualité. Comme tu disposes de l’information tu peux tester tes nouvelles capacités tout azimut c’est-à-dire que bon nombre de connexions ne servent à rien car elles ne sont rattachées à aucune action en terme de vécu.
Difficulté très forte aussi, car tu commences à préférer et cela est logique des énergies bien plus vibrantes que celles qu’émanent les humains qui t’entourent. Autant se le dire, ressentir l’énergie d’un ange est bien plus agréable que la personne impatiente qui piétine derrière soi dans la queue d’un magasin. Ainsi, l’impair le plus fréquent est une prise de distance avec l’humanité, un décalage avec le monde humain que l’on a tendance à fuir. La résultante est cette préférence à passer du temps seul, en nature, entouré d’énergies plus souples, plus légères.
L’obtention de nouvelles capacités subtiles, utilisées de manière quotidienne, vient fortement développer son propre égo donc il y a également le terrain glissant de croire que tout d’un coup nous faisons partie d’une « élite ». Le clivage traditionnel est de scinder en deux la population : « les éveillés » et « ceux qui dorment ». Aussi, comme il y a eu ouverture il y a souvent le passage où nous sommes certains que des êtres négatifs, particulièrement non-humains se jouent de l’humanité et donc limitent par leurs actions l’éveil des consciences pour la « grande masse d’humains qui sommeillent encore ».
Le clivage fort aussi est qu’à ce moment-là je pensais être arrivé quelque part et donc que je pouvais désormais me reposer allégrement. En effet c’est particulier car je vivais cela en le vibrant : « L’Univers donne moi tout et moi je ne fais plus rien ». Le vivre est problématique en soi car effectivement j’étais nourri par la vie en permanence sans avoir à lever le petit doigt – une sorte de paradis empoisonné. Empoissonné ? Bah oui car aucune volonté de proposer quelque chose à l’humanité donc aucune implication dans quoi que ce soit de ma part ce qui vaut une belle stagnation de vie. Difficile de se lever tout d’un coup d’un canapé doré qui peut être maintenu de manière constant sans pour autant participer à l’humanité.
J’ajouterai très souvent cette volonté d’incarner un nouveau style de vie : habitat naturel, manger vegan ou végétarien, acheter des pierres pour leurs vibrations, faire des soirées cartes divinatoires, s’entourer uniquement de personnes dites « spirituelles », détester les villes, rire des personnes roulant dans un gros 4×4, se préoccuper très fortement de la planète et des animaux… Je n’ai rien contre tout cela mais souvent l’intention qui est derrière est une grande difficulté à se mettre en lien avec les autres, en société, avec le monde et cette volonté ferme de montrer la voie comme si cette dernière était unique et non relative à chacun. Une autre manière de dire : « J’ai raison par ce style de vie donc la grande masse vous avait tort ».
Je pointe mon écrit sur toute la polarité qui était invisible à mes yeux à ce moment-là. En fait, j’aurai aimé que quelqu’un puisse me dire : Maintenant que tu t’es éveillé par le « haut » il est temps que tu travailles ton « bas ».
En fait que je comprenne que ce n’est qu’une étape et que désormais je dois embrasser tout le revers de la médaille à savoir toutes les thématiques qui fâchent l’humanité et moi en particulier : travailler sur mon égo qui a fait une belle expansion, travailler sur mon identité qui a eu tendance à se dissoudre dans un grand bain, non je n’incarne pas le bien je regarde juste le monde de haut, personne n’a besoin d’être sauvé par ma belle personne, je dois travailler mon émotionnel anesthésié, je dois travailler ma présence car je plane complétement et je dois accepter de m’impliquer à développer quelque chose qui me plaît car cela ne se fera pas à coups de baguette magique.
Donc véritablement de bien percevoir que je dois désormais m’enraciner et que cet épisode me sera bien plus délicat car avec mon système de perché natif a tendance à refuser cette voie-là. Pour autant, c’est bien par-là que je dois passer afin de retrouver un équilibre, le mien, situé précisément entre la terre et le ciel. Ce qui permettra à l’avenir si je le désire de continuer à développer davantage mes centres subtils du haut à savoir mon troisième œil et mon chakra coronal. Car si je ne m’enracine pas je risque l’accident à savoir décrocher véritablement sur un plan psychique et là ce n’est vraiment pas conseillé. Pour autant nous sommes tous guidés, je l’étais donc aucun accident c’est bien la force d’obtenir la route à emprunter même si parfois elle pique un peu particulièrement quand il s’agit de s’enraciner juste après une belle envolée céleste.
Enfin, je précise que lorsque je le vivais je n’étais pas conscient de mon « perchage ». J’étais conscient de vivre des expériences de vie tout à fait loufoques pour la plupart des personnes via mes perceptions subtiles mais je ne conscientisais pas mon décrochage vers le haut. C’est très insidieux c’est pour cela que j’écris à ce sujet. Qui sait peut-être qu’un perché passera par-là !
Et lorsque je parle de perché ne signifie en rien que ce que je vivais ou connectais n’avaient aucun sens, c’est bien tout le contraire ! Absolument connecté au bon endroit mais décalé vers le haut donc nécessitant un rééquilibrage à l’horizontal. Mes nouvelles capacités subtiles devaient par une structuration trouver le chemin de leur manifestation dans ma vie.